Nous avons semé,
Et toute bonne graine honore le semeur.

Les prémonitions

prémonitions

La prémonition, non moins vérifiée par l’expérience, pose un problème poignant : Peut-on connaître l’avenir ? Quand une prémonition se réaliser dans le futur, pour nous-même, pour autrui, pour les nations et pour les sociétés, faut-il en déduire – mektoub ! – que tout est « écrit » d’avance et absolument déterminé ? Immense sujet de discussion. Nous nous retiendrons d’y avancer, il faudrait un développement trop important. Le fait est que les avertissements prémonitoires, à long ou court terme, sont multitude. Clairvoyances soudainement explosées et qui peuvent ne jamais se renouveler dans la vie du voyant accidentel. Clairvoyances fréquentes, voire quotidiennes, chez les médiums lucides dont les révélations portent souvent, avec une terrible exactitude, sur ce qui sera et que rien ne laisse plausiblement prévoir. C’est le cas des prophètes de tous les temps. En 1912, une somnambule prédit au docteur E. Osty que, dans une ville du Centre, et dans un bureau, parmi des monceaux de papiers, il vivra au milieu d’un va-et-vient d’hommes. Hypothèse improbable, cependant, en 1914, le docteur est nommé médecin-chef à Vierzon. Son bureau, son entourage, ses travaux administratifs, tout correspond à la vision. René Sudre rapporte :
« Stella C. s’interrompt dans une séance pour faire connaître un événement qui se réalisera trente-sept jours plus tard : c’était la vision détaillé de la première page d’un grand journal. »
Une bohémienne écrit à la belle Arundel, jeune : « Vous franchirez les mers, vous vous marierez et porterez le nom de ma tribu : Burton. »
Mlle I. Arundell épouse un M. Burton. L’écrivain Paul Adam trace automatiquement : « Dans quatre ans, tu te marieras, ta fiancé habite (tel numéro) avenue Marceau. » Il va voir. L’immeuble est en démolition. Quatre après, un hôtel est construit là. Paul Adam y rencontre, en soirée, la jeune fille qu’il épousera.
L’étudiant Gallet, à Lyon, prédit l’élection, très douteuse, de Casimir Périer, par 451 voix, à la présidence de la République.
La sœur Marie-Madeleine, de l’Orphelinat des Jeunes Aveugles, le matin de l’incendie du Bazar de la Charité, annonce qu’on la rapportera brûlée vive : sur cette prévision, en juin 1897, la Société des sciences psychiques a recueilli des témoignages certains… Mais bornons-nous, et, une fois encore, ne cherchons pas à expliquer : il est trop tôt. Ce que l’on peut dire, c’est que la prémonition, la précognition sont des réalités du monde.

Est-ce à penser que toute prévision de ce genre doit nécessairement aboutir ? Non. Telles prémonitions sont tutélaires, comme le dit Charles Richet, rappelant le rêve d’un passager qui voit son bateau partir à la dérive, s’éveille, constate la rupture de l’amarre, répare l’accident et évite le malheur vu et prévu.

Quelques mots encore sur les particularités des monitions et prémonitions. S’exprimant sous des formes plus ou moins nébuleuses accusées, avec ou sans perceptions auditives ou autres, dans le rêve et dans la veille, elles portent fréquemment sur la mort, la maladie, l’accident et aussi sur des épisodes plus ou moins insignifiants. L’impression peut être immédiate, contemporaine du fait annoncé ou différée dans le temps. Généralement brève, elle affecte volontiers des formes symboliques. Par exemple, un cercueil ou un alignement de cierges allumés, vus près d’un visage, peuvent signifier : mort.

Les monitions et prémonitions sont indépendantes de l’âge et du sexe.
Quant à savoir ce que l'on a pu trouver pour expliquer ces phénomènes, la réponse est : rien d’absolument positif. Il y a l’évidence des faites. C’est à peu près tout. Quant au reste, disons, avec Charles Richet : « Sont-ils dus à la force seule de l’intelligence humaine ou à d’autres forces agissant sur notre intelligence même ? » Patientons, et, comme le grand William Crookes, laissez-moi répéter : « Je ne dis pas que cela est possible, je dis que cela est. »

Témoignage d'un médium spirite.